<p>Quand on se lance à son compte, les questions fiscales peuvent vite devenir un casse-tête. Entre les déductions admissibles, les obligations de taxes et la gestion des revenus variables, il est facile de se sentir dépassé.</p>
<p>C'est pourquoi nous avons rencontré Rose Fréchette-Jobin, propriétaire de Le Bureau Structuré, une comptable passionnée qui a fait de l'accompagnement des travailleurs autonomes sa spécialité. Dans cette entrevue, elle partage ses conseils pratiques pour optimiser votre fiscalité, éviter les erreurs coûteuses et structurer votre entreprise dès le départ.</p>
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<h3><strong>1. Qui es-tu et que fais-tu? Quels services offres-tu? </strong></h3>
<p>Je suis Rose, propriétaire de Le Bureau Structuré, une jeune comptable et entrepreneure passionnée. Quand j’ai commencé à exercer ce métier, j’avais un objectif très clair: simplifier la comptabilité et la rendre accessible. Je voulais créer un espace où chaque personne devant moi pourrait non seulement comprendre ses chiffres, mais aussi utiliser cette compréhension pour prendre de meilleures décisions d'affaires. </p>
<p>Je crois sincèrement qu'un entrepreneur, même avec une base minimale de connaissances comptables, prendra des décisions plus stratégiques. Mon approche est donc autant humaine qu'éducative. Je fais partie d’une génération de comptables qui veulent casser les codes, éliminer le jargon inutile, et créer un langage accessible, adapté à la réalité des entrepreneurs d’aujourd’hui. </p>
<p>Je suis aussi maman, donc je comprends très bien la conciliation entre vie familiale et défis d’entreprise. Je suis en pleine croissance avec mon entreprise Le Bureau Structuré, où je m’entoure d’une équipe jeune, dynamique, et engagée. On a une mission commune : rendre la comptabilité plus simple, plus compréhensible, et plus proche du client. </p>
<p>Mes services s’adressent principalement aux particuliers, travailleurs autonomes, pigistes, PME, gens ayant des revenus locatifs ou terres à bois. J'offre : </p>
<ul>
<li>Production de déclarations d’impôts (particuliers, travailleurs autonomes, sociétés) </li>
<li>Rapports de taxes (TPS/TVQ) </li>
<li>Tenue de livres et comptabilité mensuelle </li>
<li>Démarrage d’entreprise, accompagnement, et plan d'affaires </li>
<li>Soutien ponctuel selon les besoins du client </li>
<li>Chaque mandat qui me passionne est pour moi une occasion d’apporter une valeur concrète. <br />
</li>
</ul>
<h3><strong>2. Tu as mentionné travailler avec plusieurs pigistes et travailleurs autonomes. Pourquoi cette clientèle t'intéresse-t-elle? </strong></h3>
<p>Cette clientèle me tient particulièrement à cœur. Travailler avec des pigistes et des travailleurs autonomes, c'est travailler avec des gens passionnés, humains, qui portent eux-mêmes leurs projets. La relation est plus directe, plus authentique. Il y a une vraie confiance qui s’installe. </p>
<p>Ce sont souvent des gens qui gèrent tout seuls, et qui ont besoin de se sentir écoutés, accompagnés et compris. Ils ne veulent pas d’une comptabilité détachée, froide ou compliquée. Ils veulent comprendre, et pouvoir poser toutes leurs questions sans gêne. Et c’est exactement ce que je veux offrir. </p>
<p>Je remarque aussi qu’il y a un gros besoin d’éducation dans ce milieu. Beaucoup de travailleurs autonomes ignorent qu’ils passent à côté de déductions importantes, ou font des erreurs qui peuvent nuire à leur déclaration personnelle. Comme leur fiscalité d'entreprise et personnelle est liée, toute erreur peut avoir un impact direct sur leur remboursement ou leur solde à payer. </p>
<p>C’est donc une clientèle que je trouve non seulement enrichissante sur le plan humain, mais aussi essentielle sur le plan technique. <br />
</p>
<h3><strong>3. Pourquoi un pigiste aurait-il besoin d'un comptable? </strong></h3>
<p>Pour moi, un pigiste a besoin d’un comptable pour bien plus que des chiffres. C’est une question de vision, de rentabilité, de confiance. Un comptable peut optimiser les déductions, prévoir les acomptes, structurer les données, mais aussi être un véritable partenaire d'affaires. </p>
<p>Quand tu es pigiste, tu jongles souvent avec plusieurs contrats, des revenus irréguliers, de la facturation, de la gestion de temps. Avoir un comptable, c'est s'assurer que tes démarches sont bonnes, que ton modèle d'affaires est viable, et que tu es aligné avec tes objectifs. </p>
<p>Et surtout, avoir quelqu'un à qui poser tes questions, quand tu te demandes : « Est-ce que je fais assez de profit? Est-ce que je charge le bon tarif? Est-ce que je devrais investir dans cet outil? Est-ce que je suis en règle? » </p>
<p>Un bon comptable ne fait pas que des chiffres : il aide à propulser ton projet. <br />
</p>
<h3><strong>4. Selon toi, quelles sont les premières démarches à faire lorsqu'on souhaite devenir pigiste? </strong></h3>
<p>Quand on décide de se lancer à son compte, la première chose à faire, c’est de s’informer correctement. Trop de gens se lancent sans connaître leurs obligations fiscales, sans savoir comment facturer, ni même comment garder leurs justificatifs. Et pourtant, ce qu’on fait dès le départ peut vraiment éviter bien des erreurs – et sauver beaucoup d’argent plus tard.</p>
<p>Voici les premières étapes que je recommande : </p>
<ol>
<li>Choisir la bonne structure (travailleur autonome ou société) selon le type d’activité et les objectifs. </li>
<li>Ouvrir un compte bancaire distinct pour bien séparer les finances personnelles et professionnelles. </li>
<li>Mettre en place un système de suivi simple (Excel, logiciel ou outil personnalisé) pour consigner ses revenus et dépenses dès le jour 1. </li>
<li>Connaître les dépenses admissibles pour ne pas passer à côté de déductions importantes. </li>
<li>Comprendre quand et comment s’inscrire aux taxes, même si ce n’est pas encore obligatoire. </li>
<li>Faire un calcul de rentabilité de base : combien tu dois facturer pour couvrir tes frais, ton temps et générer un vrai revenu. </li>
</ol>
<p>Un point que j’aborde souvent avec mes clients en démarrage, c’est le calcul du taux horaire ou du prix de revient. Trop de pigistes fixent leurs prix à l’aveugle, sans tenir compte de leurs dépenses fixes, variables, ou de leur situation personnelle. Pourtant, savoir exactement combien tu dois gagner pour atteindre ton objectif de revenu, c’est essentiel pour bâtir un modèle d’affaires viable. </p>
<p>La meilleure chose à faire dès le départ, c’est de s’entourer rapidement de bonnes personnes, même si ce n’est que pour une heure de consultation. Avoir les bonnes bases dès le début évite les mauvaises surprises, les oublis fiscaux, et ça donne une vraie confiance pour avancer. <br />
</p>
<h3><strong>5. Quelles erreurs fréquentes vois-tu et comment peut-on les éviter? </strong></h3>
<p>Ne pas connaître les dépenses admissibles : essence, fournitures, logiciels, téléphone, etc. </p>
<p>Ne pas garder les factures originales : elles sont essentielles en cas de vérification. </p>
<p>Mal gérer l’application des taxes sur l’usage personnel vs professionnel. Par exemple, lorsqu’un bien est utilisé à 30 % pour les affaires et 70 % personnel, il faut appliquer ce ratio non seulement à la dépense, mais aussi aux taxes récupérables. Cette erreur est fréquente et peut fausser les déclarations de taxes.</p>
<p>Ne pas mettre d’argent de côté pour l’impôt. </p>
<p>Ces erreurs peuvent être évitées par un simple appel ou une consultation annuelle avec un comptable. J’encourage aussi les gens à consulter les guides officiels du Revenu Québec et de l’ARC, qui ont des listes claires et accessibles. <br />
</p>
<h3><strong>6. À ton avis, est-ce mieux de s'inscrire aux taxes dès nos débuts? </strong></h3>
<p>Oui, dans bien des cas, c’est une excellente stratégie. Même si ce n’est pas obligatoire en bas de 30 000 $ de revenus sur quatre trimestres consécutifs, s’inscrire permet de récupérer les taxes payées sur les achats liés à l’entreprise. C’est une façon concrète d’améliorer sa rentabilité, surtout au démarrage où les dépenses sont souvent plus importantes. </p>
<p>Il faut comprendre que lorsqu’on facture des taxes, on agit au nom du gouvernement. Ces montants doivent être remis à temps et bien gérés. Mais la charge administrative reste minime avec les bons outils ou l’accompagnement d’un comptable. </p>
<p>Et surtout, si vous prévoyez faire des achats majeurs (ex. : matériel informatique, rénovation d’un local, véhicules, etc.), l’inscription permet d’aller chercher un remboursement de taxes considérable. Beaucoup hésitent par crainte des obligations, mais les avantages sont souvent supérieurs aux inconvénients, particulièrement si on est bien accompagné. </p>
<h3><strong>7. Quelle part de ses revenus un travailleur autonome devrait-il mettre de côté pour les impôts? </strong></h3>
<p>Je recommande de mettre de côté 25 % à 30 % de ses revenus nets pour couvrir l’impôt, la RRQ, le RQAP, et autres cotisations. Cela peut varier selon les déductions et la situation personnelle, mais c’est une bonne base pour éviter les surprises. <br />
</p>
<h3><strong>8. Quelles dépenses d'entreprises sont déductibles? Et lesquelles ne le sont pas? </strong></h3>
<p>Une dépense est déductible si elle est engagée dans le but de générer un revenu d’entreprise. C’est la règle de base. Il faut aussi évaluer si la dépense est admissible en totalité, ou partiellement (dans le cas d’un usage mixte personnel/professionnel). </p>
<p>Voici plusieurs exemples de dépenses admissibles selon les catégories gouvernementales.</p>
<h3><em>Frais généraux d'entreprise : </em></h3>
<ul>
<li>Publicité </li>
<li>Frais de repas et représentation (50 % déductible dans la plupart des cas, sauf exceptions précises comme les conducteurs de grand routier) </li>
<li>Créances irrécouvrables </li>
<li>Primes d’assurance </li>
<li>Intérêts à court terme et frais bancaires </li>
<li>Intérêts à long terme </li>
<li>Taxes d’affaires, permis, droits d’adhésion </li>
<li>Frais de bureau </li>
<li>Fournitures de bureau </li>
<li>Frais juridiques </li>
<li>Cotisations professionnelles </li>
<li>Frais comptables et honoraires professionnels </li>
<li>Frais de gestion et d’administration </li>
<li>Loyer commercial </li>
<li>Entretien et réparation </li>
<li>Salaires et avantages sociaux (employeur) </li>
<li>Impôts fonciers sur immeuble commercial </li>
<li>Frais de voyage d’affaires </li>
<li>Téléphone </li>
<li>Services publics (électricité, chauffage) </li>
<li>Carburant et huile (selon l’usage, sauf pour véhicules à moteur déjà inclus dans une autre catégorie) </li>
<li>Livraison, transport, messagerie </li>
<li>Commissions versées </li>
<li>Congrès, formation, perfectionnement professionnel </li>
</ul>
<h3><em>Frais liés aux véhicules à moteur : </em></h3>
<ul>
<li>Essence et carburant </li>
<li>Électricité (véhicules zéro émission) </li>
<li>Entretien et réparations </li>
<li>Primes d’assurances </li>
<li>Assurance affaires additionnelle </li>
<li>Immatriculation et permis </li>
<li>Intérêts (prêt véhicule) </li>
<li>Frais de location à court terme (100 % déductible) </li>
<li>Stationnement (si admissible)</li>
</ul>
<h3><em>Frais de bureau à domicile (proportionnels à l’usage professionnel) : </em></h3>
<ul>
<li>Chauffage </li>
<li>Électricité </li>
<li>Accès internet résidentiel </li>
<li>Primes d’assurance habitation </li>
<li>Entretien et réparations </li>
<li>Intérêt hypothécaire (portion admissible) </li>
<li>Impôts fonciers </li>
<li>Téléphone résidentiel (part professionnel uniquement) </li>
<li>Ne sont généralement pas déductibles : </li>
<li>Dépenses personnelles </li>
<li>Cadeaux de nature personnelle ou non conformes aux plafonds fiscaux</li>
<li>Amendes ou pénalités </li>
</ul>
<p>Chaque situation mérite d’être analysée individuellement. C’est pourquoi j’encourage toujours mes clients à documenter leurs dépenses et à poser leurs questions. Il existe aussi des listes détaillées sur les sites de l’ARC et de Revenu Québec, que j’utilise souvent pour m’assurer qu’aucune opportunité fiscale n’est oubliée. <br />
</p>
<h3><strong>9. Quels documents dois-je avoir en main lorsque je rencontre mon comptable?</strong> </h3>
<p>Tout dépend du type de rencontre, mais plus vous êtes préparé, plus la rencontre sera efficace. Voici les documents de base à avoir en main : </p>
<ul>
<li>Relevés bancaires et de cartes de crédit (personnels et professionnels si applicables) </li>
<li>Registre complet des revenus et dépenses (Excel, logiciel ou cahier de notes) </li>
<li>Factures d’achats, de ventes, et reçus importants </li>
<li>Relevés fiscaux </li>
<li>Liste des immobilisations achetées pendant l’année (ex. : ordinateur, mobilier, véhicule) </li>
<li>Vos remises de taxes (TPS/TVQ), acomptes provisionnels, ou preuve de DAS s’il y a lieu</li>
</ul>
<p>Une feuille récapitulative des changements vécus pendant l’année : déménagement, nouvelle situation familiale, congé parental, changement de statut d’entreprise, etc. </p>
<p>Mais au-delà des documents techniques, ce qui est vraiment précieux, c’est de venir avec une attitude ouverte, des questions, des notes sur ce qui vous a marqué ou inquiété pendant l’année. Une bonne communication avec votre comptable fait toute la différence : on peut vous poser les bonnes questions, repérer des crédits oubliés, mieux vous conseiller pour la suite. </p>
<p>Par exemple, j’ai déjà eu une cliente qui m’a parlé spontanément de son diagnostic de cancer deux ans plus tôt. Elle ne savait pas que certains crédits pouvaient s’appliquer, et pourtant, on a pu faire une demande rétroactive qui lui a permis de récupérer des montants importants. Sans cette discussion humaine, ce crédit aurait été perdu. </p>
<p>Alors oui, venez préparé(e), mais surtout, n’ayez pas peur de parler de votre réalité. Ce que vous vivez influence votre fiscalité, et c’est notre travail de vous accompagner là-dedans. </p>
<h3><strong>10. À quelle fréquence dois-je voir mon comptable si j'ai une entreprise? </strong></h3>
<p>La fréquence idéale pour consulter son comptable dépend de plusieurs facteurs : la taille de l’entreprise, le volume de transactions, le niveau de complexité des opérations, les objectifs de croissance et bien sûr, les obligations fiscales à respecter (rapports de taxes, acomptes provisionnels, paie, etc.). </p>
<p>Voici quelques lignes directrices que je recommande à mes clients : </p>
<ol>
<li>Au minimum, une fois par année, pour produire les déclarations d’impôts et faire un bilan complet de l’année. Cette rencontre permet de s’assurer que toutes les déductions ont été réclamées, que la comptabilité est à jour, et de réfléchir aux améliorations possibles pour l’année suivante. <br />
</li>
<li>Trimestriellement, pour ceux qui doivent produire des rapports de taxes (TPS/TVQ), effectuer des acomptes provisionnels, ou simplement valider leur rentabilité et ajuster leurs stratégies. Ce suivi régulier permet d’éviter les erreurs, de mieux planifier les liquidités et d’avoir une vision claire et constante de la performance financière. <br />
</li>
<li>Mensuellement, dans les cas où il y a de la paie, un volume élevé de transactions, ou des enjeux particuliers de trésorerie, de financement ou de contrôle. C’est souvent le cas des entreprises en croissance, des travailleurs autonomes avec plusieurs projets en parallèle, ou des sociétés incorporées qui veulent un soutien rapproché.</li>
</ol>
<p>Mais au-delà de la fréquence, ce qui fait la différence, c’est la qualité du lien avec votre comptable. Avoir une personne de confiance, disponible, qui comprend votre réalité et qui peut répondre rapidement à vos questions, c’est inestimable. C’est ce qui transforme une simple obligation fiscale en une véritable stratégie d’affaires. </p>
<p>Personnellement, j’encourage mes clients à établir un contact dès le début de l’année pour mettre en place une structure adaptée à leurs besoins, puis à revenir en milieu d’année pour faire un point de mi-parcours, corriger le tir s’il le faut, et arriver à la saison des impôts avec sérénité. Ce rythme est souvent plus payant que d’attendre en urgence en fin d’année. </p>
<p>En résumé : mieux vaut prévenir que guérir. Une relation suivie avec votre comptable vous permet non seulement de respecter vos obligations, mais aussi de grandir, d’optimiser et d’avancer avec confiance. </p>
<h3><strong>11. Comment peut-on te contacter? Prends-tu de nouveaux clients? </strong></h3>
<p>Oui! Nous avons élargi notre équipe récemment pour mieux servir les nouvelles demandes. Vous pouvez nous contacter : </p>
<p>877-762-1741 </p>
<p>Site web : <strong><a href="https://www.lebureaustructure.com/" target="_blank">www.lebureaustructure.com</a></strong></p>
<p><a href="https://www.facebook.com/ComptabiliteRosefrechetteJobin/">Facebook</a> et <a href="https://www.instagram.com/comptabiliterfj/#">Instagram</a> </p>
<p>On est une équipe humaine, dynamique, et engagée. Notre priorité, c’est de simplifier la comptabilité, vulgariser ce qui vous semble flou, et vous accompagner avec clarté et bienveillance.</p>