<p><em>Qui n’a pas déjà rêvé de travailler d’un pays étranger? Si vous êtes pigiste ou travailleur autonome, vous avez peut-être déjà songé à partir quelques mois à l’extérieur tout en continuant de travailler. Est-ce quelque chose de possible? Oui! Momenteo a rencontré deux nomades digitales, Maude et Jennifer, pour leur poser quelques questions sur la conciliation voyage et travail. </em></p>
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<h3><strong>1-Qui es-tu et que fais-tu? </strong></h3>
<p><strong>Maude</strong>: Je suis Maude Carrier, productrice, directrice de production, recherchiste, rédactrice web et blogueuse sur <a href="http://mcglobetrotteuse.com/" target="_blank">MCGlobetrotteuse.com</a>. Je suis aussi ambassadrice pour Village Monde et co-fondatrice de<a href="http://www.voyagenumeriqc.com/" target="_blank"> Voyage numériQC</a>.</p>
<p><strong>Jennifer</strong>: Bonjour! Ici Jennifer Doré Dallas! Basée sur la Rive-Sud de Montréal, je suis blogueuse voyage à <a href="https://www.moimessouliers.org/" target="_blank">Moi, mes souliers</a>, un blogue que j’ai fondé en 2010. Je suis également rédactrice pigiste, auteure et co-auteure d’une quinzaine de guides et livres (Lonely Planet, Ulysse, Parfum d’encre) et fondatrice de Voyage numériQC, spécialisée dans la création de contenu et le marketing pour des marques et destinations dans le monde du tourisme. Récemment, j’ai aussi fondé <a href="https://chasingpoutine.ca/" target="_blank">Chasing Poutine</a>, un blogue voyage en anglais qui traite du Québec.</p>
<h3><strong>2-Qu'est-ce qui t'a donné l'idée de devenir nomade digital? </strong></h3>
<p><strong>Maude</strong>: Je n’ai pas vraiment eu cette idée précise. J’ai toujours aimé voyager…beaucoup! Puis en partant à mon compte il y a 4 ans (je n’avais pas assez de vacances dans une année pour explorer), je me suis rendu compte de la difficulté comme pigiste de prendre des vacances alors maintenant, le boulot me suit sur la route, peu importe où je vais. </p>
<p><strong>Jennifer</strong>: Sur la route dans ma province chérie ou vagabondant à l'étranger, j'aime surtout rencontrer des gens passionnés par ce qu'ils font qui racontent leurs histoires avec une étincelle dans les yeux, me laissant avec des histoires qui sont irrésistibles à écrire et une excitation facile à partager. Le reste est venu naturellement, en créant un quotidien qui me donnait envie de me lever le matin.</p>
<p>Je n’avais même pas encore 30 ans et j’avais atteint une hiérarchie assez intéressante dans le monde corporatif, un gros salaire et la vie «rêvée» dont on parle souvent. Je ne me voyais pourtant pas continuer; je me réveillais malheureuse tous les matins. Ayant toujours aimé voyager, j’ai décidé de me lancer dans le vide en faisant un tour du monde en 2013, un genre de test financé par mes économies. Je ne suis jamais retournée dans les tours du centre-ville! J’étais donc une nomade numérique… mais le mot n’existait pas tant à l’époque!</p>
<h3><strong>3-Dans quels pays as-tu travaillé? Quel endroit a été ton favori? </strong></h3>
<p><strong>Maude</strong>: Ces 4 dernières années, j’ai passé 6 semaines en Indonésie, 3 mois au Mexique, puis presque 3 mois en Colombie, sans compter plusieurs semaines ici et là un peu partout au Québec à l’été 2020-2021! J’ai adoré tous les endroits où j’ai travaillé…je n’ai pas vraiment d’endroit favori. Chaque place avait un petit quelque chose de spécial.</p>
<p><strong>Jennifer</strong>: Je travaille toujours en voyageant, donc que je parte une semaine ou trois mois, je travaille quelques heures par jour au moins. J’ai donc travaillé au Québec, dans d’autres provinces, en Asie, en Europe, en Amérique Centrale et du Sud et en Afrique. Récemment, de janvier à mars 2022, j’ai passé du temps à Rodadero dans le nord de la Colombie, un endroit idyllique pour un nomade numérique. La plage devant l’appart, la jungle à 20 minutes, la ville de Santa Marta pas très loin, les plaisirs de l’ailleurs avec toutes les commodités (Wi-Fi, électricité stable, etc.).</p>
<h3><strong>4-Quelles sont les étapes administratives pour devenir nomade digital? </strong></h3>
<p><strong>Maude</strong>: Il faut s’informer au niveau des visas disponibles, s’assurer de ne pas partir plus de 6 mois dans son année si on veut conserver la RAMQ ici, déclarer ses revenus selon qui sont nos employeurs (s’ils sont étrangers par exemple).</p>
<p><strong>Jennifer</strong>: Dans mon cas, je ne voyage pas à 100%, donc c’est un peu différent. Je ne passe généralement pas plus de 50% de l’année à l’extérieur du Québec si on ne compte que les séjours de trois semaines et plus comme le demande la RAMQ. Je n’ai donc pas à m’occuper de cette partie pour les assurances maladie. </p>
<p>Toutefois, je dois m’assurer d’avoir d’excellentes assurances maison, santé et matériel de travailleur autonome, autant pour protéger mes biens en mon absence que sur la route. Je respecte toujours les règles de visa et de temps maximal à chaque endroit et comme je facture tout au Québec, je n’ai pas à réaliser d’impôts ailleurs. Je dois toutefois être très organisée pour avoir toujours avec moi ce dont j’ai besoin… Beaucoup de ce que je fais est donc virtuel, puisque je ne peux pas trimballer trop de poids dans mes bagages. C’est aussi pour le côté décalage horaire avec les rendez-vous client, le Wi-Fi qui ne fonctionne pas toujours parfaitement; les aléas de la vie numérique, quoi!</p>
<h3><strong>5-Quels conseils donnerais-tu à un pigiste ou travailleur autonome qui aimerait tenter l’expérience? </strong></h3>
<p><strong>Maude</strong>: Faites des recherches! Ça peut sembler idyllique travailler de la plage, mais le wifi n’est pas toujours bon! Il existe de belles listes des meilleurs endroits pour vivre comme nomade numérique, consultez-les. Le wifi, c’est le nerf de la guerre… du moins selon votre boulot. Sans bonne connexion, c’est plutôt raté comme expérience. </p>
<p>Mon autre conseil serait d’être discipliné, car c’est plus difficile que l’on pense travailler dans une ville que l’on veut visiter ou près d’une plage, mais de devoir se concentrer à travailler X nombres d’heures par semaine devant son écran… </p>
<p><strong>Jennifer:</strong> Fonce! Il y aura toujours des gens pour nous dire qu’on ne fait pas la bonne chose, de la bonne manière. Si j’avais écouté ceux qui ont essayé de me dissuader de lâcher mon salaire à six chiffres et mes bonnes conditions, je n’en serais pas là. Je gagne aujourd’hui à peu près le même salaire et je me réveille chaque matin en aimant ce que je fais. Ça n’a pas de prix!</p>
<p>Est-ce que ça veut dire que c’est facile? Non. On véhicule un peu trop ce message à propos du nomadisme numérique. Il faut être conscient qu’on sera parfois dans une destination de rêve sans pouvoir la visiter autant qu’on voudrait parce qu’on doit travailler. Ou que les choses vont virer à la catastrophe pour une simple panne d’électricité qui nous empêche de contacter un client. C’est un vrai travail, peu importe ce qu’on fait à distance. Il y a donc des pours et des contres; ce n’est pas une vie faite uniquement de fête et de plage et de voyages, mais c’est une vie flexible, à notre image, si on travaille fort!</p>
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